Cinéma et Séries en Afrique centrale ; pourquoi les gouvernements doivent s’impliquer davantage

L’industrie cinématographique et télévisuelle joue un rôle crucial dans la promotion de la culture, de l’identité et du développement économique d’une région. Malheureusement, l’Afrique centrale a longtemps été sous-représentée dans ce domaine, avec peu de films et de séries produits localement. Cependant, la mise en place d’un dispositif de financement des films et séries ainsi que l’implication accrue des gouvernements peuvent changer la donne. Nous développerons dans cet article, l’importance de ces mesures pour l’Afrique centrale, en mettant l’accent sur les avantages que les gouvernements pourraient en tirer.

Promotion de la culture et de l’identité

L’Afrique centrale regorge d’une richesse culturelle et d’une diversité linguistique qui méritent d’être célébrées et préservées à travers des productions cinématographiques et télévisuelles. En soutenant financièrement ces projets, les gouvernements peuvent contribuer à la promotion de leur patrimoine culturel unique. Les films d’auteurs et séries qui reflètent les histoires, les traditions et les réalités socio-économiques de la région permettent de renforcer l’identité collective des populations et de favoriser le dialogue interculturel à l’échelle nationale et internationale.

Création d’emplois et stimulation économique

L’industrie cinématographique et télévisuelle est un moteur économique puissant, capable de créer des emplois directs et indirects. En finançant la production de films et de séries, les gouvernements peuvent stimuler la croissance économique en favorisant la création de studios de production, de postes de techniciens, d’acteurs et d’autres professionnels du secteur. De plus, le tournage de films et de séries attire des investissements étrangers, génère des recettes touristiques et contribue au développement des industries connexes, telles que l’hôtellerie, la restauration et les services de transport.

Acteurs principaux de la série Madame-Monsieur

Projection de l’image et rayonnement international

Un secteur cinématographique et télévisuel dynamique est une vitrine permettant de projeter une image positive de l’Afrique centrale à l’étranger. Les films et les séries produits localement peuvent attirer l’attention des festivals internationaux, des distributeurs et des plateformes de streaming, offrant ainsi une opportunité de rayonnement mondial. Cela permet non seulement de renforcer la visibilité et l’influence culturelle de la région, mais aussi d’encourager le tourisme en attirant des visiteurs intéressés par les lieux de tournage et les décors naturels.


Encouragement de la diversité des récits et des perspectives

La mise en place d’un dispositif de financement des films et séries en Afrique centrale favorise l’émergence de nouvelles voix et de récits authentiques. En soutenant financièrement les cinéastes et les créateurs locaux, les gouvernements contribuent à la diversité des perspectives et des histoires racontées à l’écran. Cela permet de lutter contre les stéréotypes et les représentations simplistes souvent véhiculées sur la région, tout en offrant une plus grande variété de contenus aux spectateurs nationaux et internationaux.

Le FILMAC 2023

Du 15 au 17 Septembre 2023 à Yaoundé, s’est tenue la 2ème édition du FILMAC (Filmer en Afrique Centrale) et dont l’objectif était la mise en place « d’un dispositif de financement des films et séries pour l’Afrique centrale. »
Initié par feu le Docteur Dieudonné ALAKA (à qui un hommage a d’ailleurs été rendu avant le lancement des travaux), cette édition du FILMAC a voulu « profiter d’une nouvelle dynamique amorcée depuis 2020 dans tous les pays de la région Afrique centrale ».

Une dynamique qui a vu le Cameroun en 2ème rang africain des sélections dans les grands festivals internationaux ; la RDC placer un film en sélection officielle à Cannes (pour la 1ère fois de son histoire), des réalisateurs Gabonais financés par canal plus, le renforcement du fonds de soutien du Gabon ou même encore le Tchad qui décrochait des soutiens importants de l’OIF et d’ACP-UE (les films sortiront en 2024-2025)…

Le séminaire a traité entre autres des questions de la distribution sous régionale, des droits d’auteurs, du nouveau client pour la création africaine ou encore, des nouveaux modèles économiques. Que faire lorsque les financements se font rares, tardent à venir ou, sont inexistants : on se crée soi-même ses propres modèles économiques.

Des thèmes minutieusement choisis dans le but de trouver des solutions à cet épineux problème de financement de la production cinématographique en Afrique centrale.

Pour monsieur Enrico CHIESA (membre du comité d’organisation et représentant de l’OIF), « C’est celui qui paie, qui décide de ce que vous et vos enfants verrez sur vos écrans », c’est la raison pour laquelle il est important que les producteurs et les politiques s’asseyent pour discuter de l’avenir promoteur de l’industrie cinématographique d’Afrique centrale. Le plus important étant surtout d’y apporter des solutions concrètes et pérennes, quitte à s’inspirer des autres tels que, le Rwanda, représenté à ce séminaire par Monsieur Christian RUDAHINYUKA, Manager du Rwanda Film Office, Rwanda Development Board

Le FILMAC 2023 s’est soldé par le lancement d’un dispositif de financement baptisé « Prix FILMAC 2023 », qui est un « Club d’investisseurs et de donateurs privés et publics (OIF-ACP-UE , IFC, TV, Laboratoirs) qui distribueront plus de 100 millions de FCFA à des projets de la sous-région, profilés et présélectionnés par les labs et, prêts à tourner ».

Le dispositif est accessible à tous les financeurs intéressés par des projets prometteurs.

En somme, la mise en place d’un dispositif de financement des films et séries en Afrique centrale et l’implication accrue des gouvernements dans ce domaine sont essentiels pour stimuler l’industrie cinématographique et télévisuelle de la région. Ces mesures permettent de promouvoir la culture et l’identité, de créer des emplois, de stimuler l’économie, de projeter une image positive à l’international et d’encourager la diversité des récits et des perspectives. En investissant dans ce secteur prometteur, les gouvernements peuvent récolter des bénéfices à long terme, tant sur le plan culturel que sur le plan économique, tout en renforçant le rayonnement de l’Afrique centrale dans le monde.

©Christine MBENGONO

Publié par Christine MBENGONO

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